Les spasmes du sanglot : impressionnants mais bénins

Les spasmes du sanglot chez l’enfant sont très impressionnants, surtout la première fois que l’on y fait face. Mais ce phénomène n’est pas grave et disparaît avec le temps. Le point sur les symptômes et l’attitude à adopter sur le lieu d’accueil avec le Dr Audrey Bénézit, neuropédiatre.
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bébé qui a fait une chute
Entre 6 mois et 6 ans  
Les spasmes du sanglot qui se manifestent par un arrêt respiratoire spectaculaire de l’enfant se déclenchent en réaction à une émotion forte. Ils débutent vers l’âge de de 6 à 18 mois le plus souvent et s’arrêtent vers 4 à 6 ans. Le Dr Bénézit explique qu’il est important de bien décrire le malaise et raconter le contexte de survenue, notamment s’il y a un facteur déclenchant identifié : peur, déception, colère, chute… « Ce sont des éléments primordiaux qui permettent d’orienter le médecin dans le diagnostic ». Avant de poser le diagnostic de spasme du sanglot, le médecin éliminera une cause neurologique (épilepsie) ou cardiaque. Si le diagnostic de spasmes du sanglot est confirmé et que l’enfant en fait régulièrement, le médecin qui suit l’enfant décidera en concertation avec le médecin du lieu d’accueil d’un protocole en cas de récidive. Il n’y a pas de traitement particulier. Il faut simplement rassurer les parents et les professionnels sur ce phénomène très impressionnant mais relativement fréquent : environ 5% des enfants y sont sujets. « On retrouve souvent des antécédents de spasmes du sanglot dans la famille. Mais il n’y a pas de facteur prédictif », précise le médecin.

Deux formes de spasmes du sanglot
Les spasmes ne durent que quelques secondes, mais peuvent être un peu plus longs s’ils se compliquent de convulsions. On en distingue deux formes, selon la couleur que la peau de l’enfant prend : bleue, la plus courante, ou blanche.
- Bleue : l’enfant se met à pleurer quelques secondes, bloque sa respiration en phase expiratoire et devient bleu (on dit qu’il se cyanose). Si le blocage respiratoire dure, son cerveau peut manquer d’oxygène et l’enfant perd connaissance : son corps devient soit tout mou soit très raide. Quand le malaise se prolonge, il peut convulser (mouvements rythmiques des membres, révulsion oculaire).
- Blanche : les pleurs initiaux sont plus rares. « L’absence de pleurs ne permet pas d’écarter l’hypothèse de spasmes du sanglot », souligne le Dr Bénézit. La pâleur remplace la cyanose, puis l’enfant perd connaissance. Les manifestations suivantes sont identiques à celles de la forme bleue.
Dans les deux cas, sans nécessité d’une intervention quelconque, l’enfant reprend rapidement sa respiration et revient à lui sans séquelle. Il peut être parfois un peu fatigué.

Bien réagir
S’il s’agit du premier malaise, appelez le SAMU (15). Si l’enfant est connu pour faire des spasmes du sanglot, suivez le protocole établi par le médecin. Accueillir un enfant sujet aux spasmes du sanglot demande une vigilance particulière pour les activités à risque en cas de malaise, par exemple si l’enfant est en hauteur ou dans l’eau. En cas de spasme du sanglot, trois réflexes à avoir : rester calme, sécuriser l’espace et rassurer l’enfant. A éviter : le secouer ou lui asperger le visage d’eau. Si la perte de connaissance se prolonge, il faut alors appeler le SAMU et allonger l’enfant sur le côté en veillant à ce que son nez et sa bouche soient bien dégagés.

Ne pas confondre avec...
La crise d'épilepsie
Les convulsions hyperthermiques

Lit parapluie : comment le choisir ?

Le lit parapluie n’a pas forcément bonne presse. Ainsi, même si le référentiel de l’agrément des assistants maternels précise que « le lieu d’accueil étant le domicile privé de l’assistant maternel, les exigences ne doivent pas être disproportionnées, par exemple : l’obligation de disposer de lits en bois et le refus du lit en toile… », certaines PMI déconseilleraient son utilisation. Pour autant, difficile de nier qu’il est très pratique. Si vous souhaitez vous équipez d’un lit pliant, pour un usage à titre occasionnel, voici notre guide d’achat.
lit pliant Babybjorn
Le système de pliage
Il est primordial que le lit pliant soit facile à plier et à déplier. L’intérêt principal de ce type de lit est en effet de pouvoir être rangé et transporté aisément. Cela peut-être un gain de place important pour vous, notamment si vous avez en plusun lit à barreaux. La plupart disposent d’un système parapluie (d’où le nom) : la poignée située sous le matelas doit être remontée, puis les montants clipsés. Certains lits ont toutefois un système propre, en général bien pensé. C’est le cas notamment de ceux proposés parBabybjörn et Nuna. Choisissez un système simple et pour être sûre que vous réussirez sans problème à l’installer et à le replier, faites un essai en magasin. Rien ne vaut un test grandeur nature ! 

L’encombrement du lit pliant
Il est vraisemblable que vous ne replierez pas chaque soir le lit parapluie. Aussi, s’il se trouve dans une pièce dans laquelle vous avez peu de place et/ou dans un endroit où vous circulez fréquemment, optez pour un lit à encombrement minimal. En fonction, de la pièce où il sera installé, vérifiez bien les dimensions du lit.

Le confort du lit pliant
Le lit pliant doit être utilisé de façon occasionnelle. Pour les moins de 1 an, qui dorment beaucoup, le lit à barreaux est préférable. Pour les siestes, l’usage d’un lit parapluie – de qualité, et en bon état bien évidemment – peut tout à fait convenir. Il doit effectivement être confortable pour l’enfant, d’où l’importance d’avoir un bon matelas, ferme. A noter qu’il est interdit d’ajouter un sur-matelas.L’enfant pourrait en effet s’étouffer entre la paroi du lit et le matelas. Seul celui fourni avec le lit parapluie doit être utilisé car lui-seul est aux bonnes dimensions.  A noter que de plus en plus de lits sont en maille filet, ce qui permet à l’enfant de regarder à l’extérieur, et à la personne qui le garde de le surveiller plus facilement.

La solidité du lit pliant
Investissez dans un lit parapluie de qualité pour que vous puissiez le garder quelques années. Ce qui n’empêche pas, bien entendu, de vérifier fréquemment l’état du lit. En cas de doute, notamment sur les dispositifs de blocage, ne prenez pas de risque et ne l’utilisez plus.

Le poids du lit parapluie
Un critère qui peut avoir son importance, si vous comptez le replier et le déplacer souvent.Pour avoir une idée, la fourchette se situe entre 6 kilos et 10,5 kilos.

L’entretien du lit parapluie
Ce n’est pas le cas de tous les lits pliants, loin de là, mais certains sont entièrement déhoussables.  Et le tissu du lit peut se laver en machine. Côté hygiène, on ne peut pas faire mieux !

Les petits plus pratiques
Certains modèles disposent de roues, une option intéressante si vous pensez avoir besoin de déplacer le lit.Autre accessoire non négligeable : le plan à langer amovible. A condition qu’il soit bien stable. On aime aussi les lits disposant de pochettes de rangement, c’est toujours utile ! Enfin, certains sont 2-en-un, à la fois lit pliant et parc. Un système qui peut être économique…

Côté sécurité
Vous ne devez absolument pas acheter un lit pliant d’occasion. Pour des raisons d’hygiène, bien évidemment mais pas seulement… Il est en effet primordial que l’enfant soit couché dans un lit en bon état, qui ne risque pas de se refermer sur lui. Le dispositif de pliage ne doit pas non plus pouvoir être actionné par l’enfant. Le produit doit être conforme aux exigences de sécurité et respecter la norme EN 716.

Le prix du lit pliant
Les prix vont de 40 euros à plus de 250 euros.

Assistantes maternelles : les heures supplémentaires en 5 questions

La fameuse question des heures supp' donne bien souvent du fil à retordre aux assistantes maternelles et leurs employeurs.  Comment définir une heure supplémentaire ? À quelle hauteur doit-on les rémunérer ? Quelques éléments de réponses pour enfin y voir plus clair !
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1. A partir de quand parle-t-on d'heure supplémentaire ?
La convention collective nationale (CNN) des assistantes maternelles fixe le temps de travail hebdomadaire légal à 45 heures par semaine. C'est donc uniquement à partir de la 46ème heure travaillée que le tarif horaire est majoré (1). En-deçà, les heures d'accueil effectuées au-delà du temps de travail contracté sont considérées comme des heures complémentaires, rémunérées au tarif habituel.
Par exemple, si vous vous êtes engagée, par contrat, à travailler 50 heures par semaine, vous serez rémunérée chaque semaine 45 h au tarif horaire normal et 5 heures au tarif majoré. Par contre, si votre contrat stipule que vous accueillez les enfants 40 heures par semaine et que vous travaillez 44 h, votre employeur vous rémunérera pour ces heures complémentaires au tarif horaire défini lors de la signature de votre contrat, sans majoration.

2. A combien s'élève la majoration des heures supplémentaires ?
Le taux de majoration des heures supplémentaires n'est pas fixé par la loi. Comme l'indique la convention collective (même article), "à partir de la 46ème heure hebdomadaire d’accueil, il est appliqué un taux de majoration laissé à la négociation des parties." C'est donc à l'assistante maternelle et à son employeur de se mettre d'accord, au moment de la réalisation du contrat, sur un tarif horaire majoré.  La majoration généralement conseillée : entre 10 et 25 % du salaire horaire (2).  
Autres points importants à retenir : -  Il est possible de moduler cette majoration dès lors que l'employeur est d'accord et qu'elle figure au contrat. Ainsi, vous pouvez, par exemple, vous accorder sur une majoration de 10 % du tarif horaire jusqu'à 50 heures travaillées (soit 5 heures supp'), puis à 25 % au-delà.
-  En termes de majoration, mieux vaut être raisonnable. En effet, l'employeur ne touche le CMG (Complément Mode de Garde) que si le salaire journalier versé est inférieur à 5 fois le SMIC horaire (en cas de mensualisation). Ainsi, des heures supplémentaires trop nombreuses ou trop rémunérées pourraient priver l'employeur de ses aides et l'encourager à chercher un autre accueillant pour son enfant.
- La majoration de la rémunération des heures supp' est obligatoire. En effet, un arrêt de la Cour de cassation (3) stipule qu'un salarié ne peut pas renoncer à un droit acquis. Vous devez donc impérativement vous faire rémunérer ces heures effectuées.

3. Faut-il mensualiser la rémunération des heures supplémentaires ?
Pour l'assistante maternelle, la mensualisation des heures supp' représente plusieurs avantages. Premier plus : elle permet d'avoir un salaire identique chaque mois, sur une base généralement plus élevée. Par exemple, si votre contrat de travail est réalisé sur une base de 50 heures par semaine, vous serez rémunérée 45 heures au tarif horaire normal et 5 heures au tarif majoré, tous les mois... que ces heures supplémentaires soient effectuées ou non ! Car c'est là le second grand avantage de la mensualisation : les heures majorées sont toujours dues, même si elles ne sont pas travaillées (4).
À noter également : - la mensualisation doit être acceptée par les deux parties et faire l'objet d'une clause spécifique dans le contrat de travail.  Si ce n'est pas le cas, il est possible de réaliser un avenant au contrat. Par contre, l'employeur n'est pas dans l'obligation de l'accepter.
- Si vous avez exceptionnellement travaillé plus que les heures prévues par contrat, vous devez  vous faire rémunérer les heures supplémentaires effectuées même si elles ne sont pas mensualisées. Ainsi, si vous travaillez 56 heures, votre employeur vous versera au-delà des 5 heures supplémentaires mensualisées, une rémunération correspondant à 6 autres heures supplémentaires.  Par contre, si ce dépassement d'horaire vient à se répéter régulièrement, un avenant au contrat de travail doit, là encore, être réalisé.

4. Comment faire valoir les heures supplémentaires si celles-ci ne sont pas mensualisées ?
Pour garantir la rémunération des heures supplémentaires, il est recommandé de tenir un planning journalier faisant figurer les horaires d'accueil de l'enfant, à faire signer en fin de semaine à l'employeur.  C'est ensuite à lui de comptabiliser les heures supplémentaires effectuées et de transmettre les informations à Pajemploi avant l'émission de la fiche de paie.

5. Les heures supplémentaires sont-elles prises en compte dans le calcul des congés payés ?La majoration est toujours due sur les périodes de congés payés. En effet, selon l'article 12-1f de la CCN, la rémunération des congés ne peut être inférieure à ce que le salarié aurait perçu pour une durée d'accueil égale à celle du dit congé.

6. Que faire en cas de litige avec l'employeur sur la rémunération des heures supplémentaires ?
Le contrat de travail et la précision des clauses sur la rémunération est le premier garde-fou pour éviter tout litige avec les parents (refus de rémunération, désaccord sur les heures supplémentaires  réellement travaillées etc.).  Mais au-delà de ces précautions contractuelles, il peut être bon de tenir à jour le fameux journal d'accueil, et ceci, même si les heures supplémentaires sont mensualisées. En effet, un arrêt de la Cour de Cassation (5) stipule que la production d'un planning par l'assistante maternelle (même réalisé au crayon à papier et s'il n'est pas signé) est suffisant pour justifier les heures de travail effectuées. C'est alors à l'employeur que revient la charge de prouver le contraire.



(1) Article 7-4a de la convention collective consultable sur www.legifrance.gouv.fr 
(2) Selon la CCN, le salaire horaire minimal d'une assistante maternelle est fixé à 0,281 x SMIC horaire (9,76 euros), soit 2,74 euros bruts ou 2,11 euros nets.
(3) Cass. Soc. 10 février 1998 n°95-42334 
(4) C'est dans ce cas, le Code du Travail qui s'applique et non le Code de la Famille et de l'Action Sociale.  Voir à ce titre le rappel des modalités de paiement des heures supplémentaires sur  http://www.infoprudhommes.fr/node/503#paiement
(5) Cass. Soc. 24 novembre 2010 n°09-40928 

 

 

Le doudou : son rôle en tant qu'objet transitionnel

Le doudou est souvent décrit comme étant l’objet transitionnel par excellence. Mais quel rôle joue-t-il vraiment ? De quelle façon l’adulte doit-il se comporter face à cet objet ? On fait le point avec Marie-Pierre Blondel, pédopsychiatre et membre de la Société psychanalytique de Paris. Et avec Suzanne Vallières, psychologue.
enfant avec son doudou
Dans les années 50, Donald Winnicott, pédiatre-psychiatre-psychanalyste britannique  a mis en lumière la fonction d’objet transitionnel, expliquant que cet objet permettait à l’enfant de faire le pont entre sa relation « primitive » au sein maternel, et le monde extérieur. Pour lui, tout enfant normalement constitué ne pouvait se passer d’un objet transitionnel.

Qu’est-ce qu’un objet transitionnel ?
Le concept s’est depuis largement vulgarisé. Aujourd’hui, d’après la définition la plus communément répandue, l’objet transitionnel servirait à rassurer le bébé lorsque ses parents, et notamment sa mère, ne sont pas là. Pour la pédopsychiatre Marie-Pierre Blondel*, un enfant qui utilise un objet transitionnel, débute avant tout sa vie intra - psychique. « L’objet transitionnel va lui permettre de créer un espace intermédiaire pour créer, penser, imaginer », assure-t-elle. L’objet-doudou est le témoin de cet espace transitionnel qui s’organise. Typiquement, on observe des temps de rêverie lorsque le petit tient son objet transitionnel, concentré sur lui-même, les yeux dans le vague.
Si certains spécialistes avancent que l’objet transitionnel fait son apparition autour de l’âge de 8 mois, Marie-Pierre Blondel affirme qu’il est difficile de déterminer un moment où l’enfant ferait usage de son doudou comme d’un objet transitionnel. Selon elle, l’objet transitionnel peut faire son apparition plus tôt, dès l’âge de 3 mois. Ainsi, un enfant peut utiliser un doudou comme objet transitionnel à la crèche bien plus tôt qu’on ne le croit.

Le doudou n’est pas systématiquement un objet transitionnel
Contrairement aux idées reçues, le doudou ne joue pas systématiquement le rôle d’objet transitionnel, et ce n’est pas parce qu’il il y a un objet investi dénommé doudou qu’il y a un espace transitionnel. Si on donne le doudou dès que le petit enfant commence à pleurer sans même comprendre la nature de son malaise, ni essayer de le rassurer, alors, il ne pourra pas faire la différence entre ses émotions (la peur, la faim, la douleur, la fatigue…) qui peuvent le faire pleurer.
Le doudou ne doit pas non plus se substituer au réconfort par l’adulte. Si l’objet transitionnel permet de supporter l’absence, le « doudou » proposé comme solution à toute situation perd cette fonction, il devient « fétiche », déniant l’absence et le manque. Cet objet fétiche n’aménage pas d’espace créatif dans l’esprit du petit. L’enfant en devient totalement « dépendant », et aura du mal à s’en dégager.
Parfois, et c’est regrettable, dans les lieux de vie de l’enfant, le doudou lui est donné (presque toujours couplé à la tétine qui n’est qu’exceptionnellement transitionnelle) automatiquement et systématiquement, sans distinction de la demande.

L’objet transitionnel pour supporter l’absence de la mère
On parle d’objet transitionnel car ce dernier est un objet trouvé (il vient du monde extérieur), et en même temps créé (c’est la manière dont l’enfant l’investit qui compte). Ce processus aboutira ensuite à « l’internalisation de l’objet (c’est-à-dire des images parentales) », explique le Dr Blondel. Le doudou, s’il est un vrai objet transitionnel, est à la fois « le prolongement de la mère, mais aussi un peu du bébé lui-même », note la Suzanne Vallières, psychologue.**Son odeur est très importante car elle rappelle au bébé de bons moments dans son environnement sécurisant.
Au fur et à mesure, le doudou aide l’enfant à se dégager du besoin de sa mère, car il est le garant de la permanence de l’objet.

Le professionnel face à l’objet transitionnel
Les professionnels s’interrogent aujourd’hui sur la nécessité de laisser à libre-disposition le doudou à la crèche. De plus en plus de crèches mettent les doudous à disposition de l’enfant qui sait où le trouver quand il en éprouve le besoin. Certains laissent les doudous au sol, d’autres les mettent dans des boîtes accessibles ou sur demande.
Pour Suzanne Vallières, le doudou joue un rôle de premier plan à la crèche et doit donc être mis à disposition de l’enfant. Selon elle, il rend l’enfant plus autonome et fait la transition entre le connu et l’inconnu. Il lui permet de faire le passage entre la maison et la crèche. La psychologue insiste bien sur le fait qu’il ne faut jamais menacer un enfant de lui retirer son doudou, car cela revient à le menacer de lui ôter un prolongement de sa mère et de lui-même.

Le doudou, jusqu’à quel âge ?
Si le doudou a été utilisé comme un objet transitionnel et non pas comme un objet fétiche, le petit n’aura pas de difficultés à s’en détacher. En règle générale, les enfants commencent à oublier leur doudou vers l’âge de 2 ans. Ils le laissent dans le salon, dans le bac à jouets… Vers l’âge de 3 ans, le doudou n’accompagne souvent plus l’enfant dans son quotidien. Davantage sécure, l’enfant se tourne de plus en plus vers ses petits camarades.
Enfin, « si l’enfant a du mal à se détacher de son doudou, on va alors l’encourager à ne l’utiliser que pendant la sieste pour qu’il devienne davantage autonome d’un point de vue affectif », conclut Suzanne Vallières. Il conviendra alors de s’interroger sur la relation parentale et la manière dont le doudou a été investi par l’enfant.

L'ACQUISITION DE LA PROPRETÉ

Propreté : 3 questions à Lise Hoenn, assistante maternelle

Lise Hoenn a travaillé six années dans une crèche familiale. Elle est aujourd’hui assistante maternelle à Lyon où elle fréquente le RAM, le Jardin des Gones. Pour elle, pas de règle ni de recette toute faite, c’est l’enfant qui donne le top départ de son apprentissage de la propreté. Tout juste peut-elle l’aider - avec de petites astuces - à passer le cap.
A partir de quel âge encouragez-vous l’apprentissage de la propreté ?
Avec la pression de l’entrée à l’école, on pousse généralement un enfant à devenir propre autour de l’âge de deux ans. Pourtant, on oublie que la propreté est avant tout une question affective. Un enfant peut devenir propre pour faire plaisir, mais au fond de lui, ne pas être prêt. J’ai par exemple observé le cas d’une petite fille qui a fait une occlusion intestinale tant elle se retenait ! Etre propre doit s’inscrire dans une démarche de plaisir de grandir, et non pas de plaire aux autres. Pour ma part donc, je n’exerce aucune pression, je propose simplement. En tout cas, je ne fais rien sans l’accord des parents car c’est un vrai projet pédagogique.  Certains enfants vont être propres à deux ans, d’autres ne le seront pas à trois ans .De toutes façons c’est lui qui décide. 

Quelles sont vos astuces pour accompagner cet apprentissage ? 
Je mets à disposition de l’enfant un pot. Chaque petit en a un d’une couleur différente, ou avec sa petite étiquette rigolote. Dans la journée, je lui propose de l’utiliser, mais je ne l’impose pas. Parfois il dira oui, d’autres fois non. Puis un jour il ira seul sur le pot. C’est souvent en voyant son petit copain qu’il va vouloir l’imiter. D’ailleurs, les petits ne comprennent pas au début que c’est une chose à faire dans l’intimité.
J’utilise aussi des petites histoires sur la propreté, propose des jeux manuels type pâte à modeler qui s’avère être une première initiation à la matière fécale. C’est important car « faire caca » peut être très angoissant pour un enfant au début. Il peut avoir l’impression que c’est un bout de lui-même qui s’échappe. C’est d’ailleurs pour cela que certains petits jouent avec leur matière fécale au début. Ce qui nous semble dégoutant est en fait pour les bébés une façon de toucher leur corps. Je peux aussi commencer par les faire jouer en mettant leur pot (vide bien sûr…) sur la tête !

Comment gérez-vous les petits accidents de parcours?
En dédramatisant. En faisant comprendre à l’enfant que ce n’est pas grave et que cela arrivera certainement à nouveau. Il s’agit juste de passer à autre chose. N’oublions pas qu’avant 3 ans, ce sont des bébés !