Les critères pris en compte pour délivrer un agrément d’assistante maternelle sont nationaux. Ils garantissent la sécurité, la santé et l’épanouissement des enfants accueillis. C’est pourquoi
avant tout agrément, l’assistante maternelle sera évaluée à son domicile pour vérifier que toutes les conditions sont réunies.
Des critères
nationaux
• Présenter les garanties nécessaires pour assurer le développement physique, intellectuel et affectif des enfants accueillis.
• Passer un examen médical afin de vérifier que l’état de santé du candidat permet d’accueillir des enfants.
• Disposer d’un logement dont l’état, les dimensions, les conditions d’accès et l’environnement permettent d’assurer le bien-être et la sécurité des enfants compte tenu de leur âge.
• Avoir la maîtrise du français oral. Ce qui permet d’assurer la sécurité des enfants, la communication avec les différents interlocuteurs et une meilleure prise en compte de la formation
obligatoire.
A noter : le Président du Conseil Départemental
peut, par décision motivée et à titre dérogatoire, adapter les critères nationaux aux besoins spécifiques de son département.
Visite du domicile et
entretiens d’évaluation
La puéricultrice se rendra au domicile de la candidate et la recevra à la PMI, afin d'évaluer les conditions d'accueil proposées et s'assurer :
• de sa disponibilité, de sa capacité d'organisation et d'adaptation à des situations variées,
• de son aptitude à la communication et au dialogue,
• de ses capacités d'observation et de prise en compte des besoins particuliers de chaque enfant et des attentes de ses parents,
• de sa connaissance du rôle et des responsabilités de l'assistant maternel,
• que son habitation ait des dimensions et présente des conditions de confort et d'hygiène et de sécurité permettant d'accueillir de jeunes enfants, et de garantir leur santé, leur bien-être et
leur sécurité,
• qu'il identifie les dangers potentiels de son habitation pour les jeunes enfants et prévoie les aménagements nécessaires pour prévenir les risques d'accidents,
• qu'il dispose de moyens de communication lui permettant de faire face aux situations d'urgence.
A savoir : Il est préférable, voire nécessaire,
que vous puissiez justifier le nombre d’enfants que vous demandez à accueillir en fonction de votre logement, de votre disponibilité et de vos expériences éventuelles pour montrer que vous avez
réfléchi à votre projet.
Lors de cette visite on vous posera certaines questions et on évaluera votre capacité à remettre en cause certaines connaissances que vous avez pu acquérir dans le rôle de mère. Il vous faudra
faire preuve de souplesse, cette capacité est nécessaire car le secteur de la petite enfance est un champ qui est constamment en mouvement et qui demande d’être étudié
régulièrement.
Elle vous questionnera surtout sur votre organisation pendant l’accueil des enfants et comment vous avez parlé de ce travail avec votre famille.
En cas de réponse
positive : une attestation d’agrément**
Après votre évaluation, si la réponse de la P.M.I. est positive, vous recevrez une attestation sur laquelle figure le nombre d’enfants que vous êtes autorisée à accueillir simultanément, leur âge
ainsi que les périodes d’accueil pendant lesquelles vous pouvez les accueillir.
Elle précise notamment que la présence d’un enfant de moins de 3 ans de l’assistante maternelle rend indisponible une place autorisée par l’agrément.
Les modalités d’accompagnement dont vous bénéficierez de la part du service PMI seront également transmises.
Le Président du Conseil Départemental vous informera que votre nom, votre adresse et votre numéro de téléphone seront sauf opposition de votre part seront portés sur le site de la Caisse
d'Allocation Familiale « mon-enfant.fr », parfois sur le site du Conseil Départemental et à la connaissance des RAM (relais assistants maternels) et des organismes et services désignés
par la Commission Départementale de l’Accueil des Jeunes Enfants(CDAJE) ainsi que des organisations syndicales et des associations professionnelles déclarées.
Il faudra attendre la convocation aux séances de formation pour lesquelles vous devez vous rendre disponible. Le délai pour effectuer les 60 premières heures de formation est de 6 mois maximum à
compter de la réception de votre attestation d’agrément.
En cas de réponse
négative : une possibilité de recours***
Vous avez reçu un refus ou l’agrément vous a été donné partiellement, c’est-à-dire que n’avez pas obtenu le droit d’accueillir le nombre d’enfants que vous aviez inscrits sur votre demande, vous
devez être informée du motif du refus total ou partiel et des possibilités des recours.
Dès le lendemain de la notification de la décision, vous pouvez faire recours auprès du Président du Conseil Départemental.
Un responsable du service P.M.I. recevra vos remarques et, selon vos arguments, confortera la décision, demandera des investigations complémentaires ou annulera la décision.
* Art. R. 421-3 du décret n° 2006 – 1153 relatif à l’agrément
**Art. D. 421-15 du décret n° 2006 - 1153
*** Art. L. 421-6 du code de l’action sociale et des familles
Un référentiel national d’agrément est proposé aux PMI pour les aider à faire leurs évaluations. Il n’est pas obligatoire, mais nombre de Conseils Départementaux s’en inspirent. A consulter
sur le site du Ministère des affaires sociales et de la santé : bit.ly/24v4u2L
Par ailleurs le référentiel à destination des assistantes maternelles est consultable sur legifrance.fr : bit.ly/1KU0mDc
Avec ce parent, je n’accroche pas du tout
Accueillir un enfant, c’est avant tout accueillir ses parents. Or, créer une alliance pérenne avec un parent n’est pas toujours de tout repos, tant les enjeux de cette relation sont nombreux
et complexes. Pour certains d’entre vous, le plus dur dans ce métier n’est pas d’accueillir les enfants mais bien de supporter les parents !! La relation, qui repose sur un équilibre fragile,
peut rapidement battre de l’aile.
Comment expliquer que le
courant ne passe pas/plus avec un parent ? Une relation complexe à mi-chemin entre le professionnel et
l’intime. La relation qui vous lie au parent est d’une grande ambivalence. Le parent confie ce qu’il a de plus précieux au monde, un petit être vulnérable qu’il aime de tout son cœur,
à une personne rémunérée pour effectuer cette tâche, le tout dans un environnement « professionnel » où une distance et une neutralité sont de rigueur. Dans des sociétés plus traditionnelles,
quand un parent est contraint de se séparer de son enfant en journée, il le confie généralement à un membre de sa famille, à un ami, à une personne de laquelle il est proche et en confiance. De
base, ce contexte d’accueil est donc peu naturel et implique un équilibre relationnel fragile entre les adultes
qui entourent l’enfant. Une jeune maman, qui ne souhaitait pas confier son enfant à un professionnel, m’avait expliqué : « je ne veux pas que la personne qui s’occupe de mon fils soit payée pour
le faire. C’est triste pour lui… Je préfère que la personne qui s’occupe de lui l’aime, lui porte de l’affection. J’ai donc choisi de travailler à temps partiel et de le confier à ses grand-mères
le reste du temps ».
Vous êtes le « séparateur », la personne qui sépare
l’enfant de son parent. Se séparer de son bébé aussi tôt n’est pas spontané pour nombre de mammifères. Beaucoup de mamans (et de plus en plus de papas) reprennent le chemin du travail
le cœur lourd, empreints d’une grande culpabilité de passer plus de temps en semaine avec leurs collègues qu’avec leur enfant. Certains parents en viennent à vous envier de tout ce temps que vous
passez avec leur bébé et ont parfois l’impression que vous le connaissez mieux qu’eux-mêmes. De par votre fonction, vous devenez la « cible » de leurs interrogations, de leurs doutes, de leurs
angoisses. Certains parents tendent à décharger sur vous une grande partie de leur culpabilité ou de leur tristesse.
Ils ont besoin d’être rassurés. L’ensemble des
parents, légitimement soucieux du bon accueil de leur enfant, éprouvent le besoin d’être rassurés. A des degrés très variables, ils
veulent s’assurer que vous vous occupez correctement de leur bébé, que vous l’appréciez, que vous changez sa couche en temps et en heure, que vous le consolez s’il se met à pleurer, que vous ne
l’oubliez pas dans un coin ou un lit à barreaux comme on l’entend parfois. Le moindre détail fâcheux constaté par le parent (une couche sale, une petite griffure qui n’a pas été évoquée aux
transmissions) peut altérer rapidement ce fragile équilibre relationnel. Ce besoin de réassurance peut se manifester maladroitement à travers une petite phrase assassine du type « et cette fois,
vous, l’avez changé à quelle heure ? », un regard tourmenté ou encore le fait de poser les mêmes questions aux différents professionnels de l’équipe... Autant d’éléments que vous risquez de mal
interpréter et qui sont susceptibles de bloquer la communication entre vous.
Ce parent ne vous renvoie pas une image
positive. Si le parent éprouve le besoin que vous le rassuriez, vous, de votre côté, vous attendez de lui un minimum de respect et de reconnaissance. Certains parents peuvent
minimiser et banaliser la complexité de votre métier. Les « amusez-vous bien ! » en début de journée ont tendance à agacer les professionnels (à juste titre ! Il faut dire que votre métier est
encore soumis à d’innombrables idées reçues…). Des parents peuvent vous aborder d’un air hautain et arrogant, vous plaçant dans une position d’infériorité. D’autres ne suivent pas toujours vos
recommandations et, par exemple, continuent à asseoir leur enfant alors qu’il ne sait pas encore s’asseoir de lui-même, ou bien refusent que vous remettiez des couches à leur enfant alors qu’il
multiplie les « accidents » à la crèche. L’ensemble de ces parents ont un point commun : ils ne vous renvoient pas une image positive, ils ne vous valorisent pas dans votre fonction, ils ne
reconnaissent pas votre implication. Rien de tel pour paralyser votre relation.
Vous ne partagez pas ses valeurs éducatives, vous ne
comprenez pas ses choix. Chacun de nous possède ses propres valeurs éducatives. Celles-ci s’enracinent dans notre histoire personnelle, dans l’éducation que nous avons nous-même
reçue. Il arrive que le courant ne passe pas avec un parent lorsque vos valeurs éducatives sont différentes voire opposées aux siennes. Vous ne comprenez pas pourquoi les parents de Johan le
déposent le matin alors qu’il souffre d’une gastro carabinée depuis trois jours. Vous êtes déçu que les parents de Clara décident de la laisser à la crèche et chez la mamie au lieu de l’emmener
en vacances avec eux. Vous êtes révolté quand aucun des parents n’est joignable la journée alors que leur enfant était fiévreux le matin. Malgré vous, vous risquez de renvoyer à ces familles une
image de « mauvais » parent. Comment ? Par votre communication non verbale - l’intonation de votre voix, votre expression faciale, votre posture, vos mimiques, votre regard - qui trahit vos
émotions.
Comment réagir
? -Identifier l’origine de la mésentente. Si vous
souhaitez améliorer votre relation avec ce parent, il peut être intéressant de vous interroger sur les causes réelles de cette mésentente. Avez-vous la sensation qu’il vous dévalorise, qu’il ne
reconnaît pas vos compétences de professionnel ? Est-ce que, de votre côté, au fond de vous, vous remettez en question ses qualités de parent ? Si certaines causes de conflits sont claires,
d’autres peuvent être plus complexes à identifier car plus profondes. Dans de nombreux conflits se joue une question d’ego, d’amour-propre, qu’il n’est pas toujours évident de reconnaître.
Interrogez-vous également sur le ressenti de ce parent, pour développer votre empathie à son égard.
-Se rappeler de votre tout premier
contact. Toute relation s’amorce par un premier contact. En entretien, il arrive que des parents me racontent la toute première fois qu’ils ont visité la crèche ou rencontré le
professionnel à qui ils allaient confier leur enfant. Ils se souviennent de tout : de la couleur des murs, des sourires au coin, de l’odeur de la pièce, du premier regard qui leur a été adressé,
de la tenue vestimentaire du professionnel, des questions qui leur ont été posées. Parfois, lorsque ce tout premier contact ne se déroule pas dans un contexte optimum, il arrive que la suite
de la relation en soit marquée. Vous souvenez-vous du
jour où vous avez rencontré ce parent ? Etiez-vous bien disponible psychiquement, ou était-ce un jour où il manquait l’un de vos collègues, ou vous aviez une migraine, ou vous vous étiez senti
dépassé par un enfant ? Quelle première impression vous a fait ce parent ? Savez-vous pourquoi ?
-Organiser un temps de rencontre et vous recentrer sur
l’accueil de son enfant. Quand la relation bat de l’aile, il est pertinent de recréer un espace de parole et de communication. Proposez au parent de vous rencontrer en dehors de la
section pour faire le point sur l’accueil de son enfant. Durant cet entretien, invitez-le à verbaliser ses émotions, ses doutes, ses inquiétudes. Et, si vous vous sentez en confiance, mettez des
mots sur vos propres émotions. Recentrez-vous sur votre intérêt commun : le bien-être de son enfant. Si votre relation est particulièrement conflictuelle, n’hésitez pas à recourir à un tiers
médiateur qui se chargera d’inviter chacun des parties à exprimer son ressenti pour recréer une empathie et une coopération (ce peut être l’EJE, le directeur ou le psychologue).
-Pour les nouveaux parents, proposer des petits bilans
réguliers. L’idée est de proposer, durant la première année de l’enfant, un petit bilan tous les deux mois aux parents qui le souhaitent pour aider à la création d’un lien de
confiance. Ce temps d’échange, contrairement aux transmissions quotidiennes, s’organise en dehors de la section et est plus long (une vingtaine de minutes en moyenne). Il aborde l’ensemble des
points que le parent souhaite aborder, en toute confidentialité. Il peut prendre le temps de poser ses questions, de verbaliser ses doutes. C’est une manière de prévenir et d’anticiper les
éventuels non-dits. Si ce temps d’échange est proposé à l’ensemble des nouveaux parents, il n’y a généralement qu’une toute petite partie qui s’en saisit.
-Inviter le parent à rester au sein du lieu d’accueil
durant une demi-journée. Si vous sentez le parent méfiant, peu en confiance avec l’équipe, pourquoi ne pas lui proposer de se joindre à vous le temps d’une matinée. Ce serait pour lui
le moyen de redécouvrir le fonctionnement du lieu d’accueil, de s’imprégner de l’ambiance, d’observer son enfant évoluer au sein du groupe et de créer du lien avec les professionnels (oui,
chanter 23 fois la chanson des petits poissons ensemble en une matinée est un excellent créateur de liens !). Certains parents ont besoin qu’on leur ouvre davantage les portes de la crèche pour
se sentir en confiance.
-Prendre de la distance. Rappelez-vous que ces
critiques (si critiques il y a) ne vous sont pas destinées à vous en tant que personne, mais à vous en tant que professionnel qui officie dans un lieu d’accueil. Une prise de recul s’impose pour
ne pas tomber dans un cercle vicieux d’hyper-focalisation. Certains parents se montrent par exemple très désagréables avec des professionnels le soir car ils viennent de vivre une mauvaise
journée de travail, un entretien d’embauche raté ou une heure de bouchons. Cherchez à comprendre pourquoi le parent s’est comporté ainsi plutôt que de vous braquer, permettra d’apaiser votre
relation (attention, comprendre ne signifie pas excuser !). Marshall Rosenberg, créateur de la Communication Non
Violente, affirmait que « toute critique, toute agression exprime un besoin insatisfait ». Une phrase à garder en tête aussi bien dans le cadre professionnel que privé !
Il mord souvent les autres
Les morsures entre enfants, sujet n°1 des réunions d’équipes, sont particulièrement récurrentes dans le milieu collectif entre 6 mois et 2 ans. Pour autant, elles laissent toujours les adultes
démunis, professionnels comme parents. Comment accompagner ces enfants qualifiés (trop souvent) de « mordeurs » par les équipes ?
Pourquoi un enfant
mord ? Ce n’est pas de la violence
Ni la morsure, ni les griffures, ni les coups ne sont des actes de violence, ni de méchanceté. Un jeune enfant n’a pas l’intention ni la compréhension de faire mal à l’autre ! Ces
manifestations peuvent avoir différentes origines. Ces conduites peuvent être la manifestation d’une pulsion, d’une excitation positive comme négative. Cela peut être une manière pour l’enfant de
se décharger d’une frustration, mais aussi de communiquer avec un autre enfant. Il découvre le monde par la bouche
Si la morsure est aussi récurrente, c’est en partie parce que la bouche est pour l’enfant un organe de découverte du monde qui l’entoure, un peu comme une troisième main. Il ne peut contrôler ses pulsions
Il ne faut pas oublier qu’un jeune enfant n’est pas encore en capacité d’inhiber ses pulsions, ni ses émotions, et encore moins de les raisonner. Certaines parties de son cerveau ne sont pas
assez matures pour cela, notamment la partie frontale. A ce titre, sachez qu’un cerveau n’est pas pleinement mature avant l’âge de… 25 ans !
C’est son moyen d’expression
Plus la parole va se développer, moins l’enfant aura besoin de mordre pour s’exprimer ou entrer en communication. Cela dit, en cas de grande frustration, l’enfant s’exprime avec l’outil qu’il
maîtrise le plus : son corps ! En effet, bien souvent quand il est empreint à une émotion forte, il sollicite spontanément sa main, sa bouche ou son pied, et non de la parole comme on
pourrait l’espérer. Il a besoin d’attention
Il faut savoir que de nombreux comportements « inadaptés » du jeune enfant en section, comme à la maison, sont le résultat d’un manque d’attention ou de contenance de la part de l’adulte. C’est
en partie pour cette raison qu’un enfant se comporte souvent différemment quand un adulte lui accorde toute son attention, à l’occasion d’une observation soutenue et individualisée. Une phase temporaire
Cette phase de « morsures » est temporaire. Elle peut durer quelques jours comme quelques mois. Celle-ci dépend de nombreux facteurs, dont le développement de l’enfant, sa vie à la
maison mais aussi et surtout, de votre propre manière d’accompagner l’enfant et le groupe durant la journée. La collectivité peut être une source de stress importante pour les très jeunes
enfants, d’autant plus s’ils sont nombreux à se déplacer dans un même espace et si les professionnels sont eux-mêmes stressés.
Comment réagir
? Sur le plan individuel
Consolez l’enfant qui a été mordu. Prodiguez
les soins habituels à l’enfant qui a été mordu, frappé ou griffé tout mettant
des mots sur ses émotions : « Tu pleures car tu as sans doute mal et peut-être même as-tu été surpris(e). C’est normal, tout est arrivé si vite. Je vais maintenant m’occuper de la petite
marque sur ton bras ». Puis, prenez le temps d’accompagner l’enfant qui a
mordu. Inutile de le gronder, de l’isoler ou de le forcer à dire pardon. D’autant plus que l’enfant n’est pas encore intellectuellement en mesure de comprendre qu’il a fait mal à
l’autre (il ne le sera pas avant 4 ans environ, âge auquel il parvient à se décentrer). Rappelez-lui la règle d’or de la vie en collectivité : « tu n’as pas le droit de faire du mal à
l’autre tout comme personne n’a le droit de te faire du mal ». Pourquoi ne pas lui montrer les larmes perler sur le visage de l’enfant, ne serait-ce que pour le sensibiliser à l’émotion qui
a été induite par cette morsure. Attention à bien conserver une posture ferme mais
bienveillante quand l’enfant transgresse. Elever la voix ou être nerveuse et agressive ne peut que cultiver la frustration et la tension de l’enfant. Alors que l’enfant a justement
besoin d’être apaisé. Si vous sentez la moutarde vous monter au nez, passez le relais ! Rappelez-vous que la douceur reste le meilleur antidote de la frustration. Gardez en tête que son comportement reste une réaction à un
besoin. Votre objectif numéro 1 va donc être de traiter la cause de cette manifestation d’agressivité (c’est-à-dire de répondre aux besoins de l’enfant) plutôt que la conséquence. Dès
que le comportement se présente, prenez le temps de vous poser cette question : « que se passe-t-il ? De quoi l’enfant a-t-il besoin ? »
Anticipez ! Bien souvent, les enfants nous
adressent des signes précurseurs d’inconfort ou de nervosité avant de se mettre à mordre ou à taper un autre enfant. Soyons donc vigilants. Lorsque vous sentez que l’enfant devient trop
excité, trop tendu, trop agité, n’hésitez pas à lui proposer une nouvelle stimulation pour capter son attention et/ ou lui proposer un câlin réconfortant (à condition que vous soyez vous-même
détendu !). Proposer régulièrement à l’enfant de le prendre dans vos
bras. Le contact physique bienveillant avec l’adulte permet de l’apaiser, par la sécrétion naturelle et spontanée de l’ocytocine, l’hormone de l’attachement. Cet anti-stress naturel
va favoriser un sentiment de bien-être chez l’enfant. Lui accorder une attention visuelle positive et
souriante (contenance visuelle). Un rapport chaleureux et individuel avec l’adulte permet de ressourcer l’enfant. N’hésitez pas à lui confier des petites
missions quand vous le sentez trop nerveux : celles-ci vont capter son attention, cultiver une estime positive de lui-même, d’autant plus si vous l’encouragez et le félicitez à la fin
! Attention de ne pas stigmatiser l’enfant
! Cultiver un nouveau regard sur l’enfant peut avoir tendance à engendrer, de sa part, un nouveau comportement. C’est sans doute en partie pour cette raison qu’au lendemain des
réunions d’équipe, il arrive que l’enfant change spontanément de comportement ! Réaliser une observation fine de l’enfant dans
différents contextes (en repas, en jeu libre, en activité dirigée, à l’accueil, en sieste…) vous permettra d’adopter un regard nuancé et objectif sur cet enfant. Privilégiez le « Stop ! » plutôt que le « Non!
». Tous deux ne provoquent pas la même réaction chez l’adulte, et chez l’enfant. Le « Stop » vient stopper un comportement tandis que le «Non» vient instaurer un rapport de force, et
ainsi une dynamique plus agressive.
Sur le plan collectif
Séparer les enfants reste la règle d’or de la
collectivité. Plus le nombre d’enfants dans un même espace est important, plus le risque de morsures et d’autres manifestations d’agressivité s’accroît. Dès que possible, sélectionnez
un petit groupe d’enfants et invitez-les à explorer la salle de motricité ou une activité, en dehors de la section. Jouez au détective et prenez bien le temps d’analyser le
contexte précis, quand un enfant mord, tape, griffe : combien y a-t-il d’enfants dans la pièce ? Combien d’adultes ? Les adultes sont-ils posés au sol, debout ou en mouvement ?
Sont-ils réunis dans un même coin ou répartis dans la section ? Un point important : l’ambiance est-elle rassurante ou au contraire source de stress ? En fonction de vos observations, repensez
l’environnement. L’environnement influence considérablement les comportements des enfants.
HYGIÈNE / SOINS
Erythème fessier, comment le soigner ?
Les bébés qui vous sont confiés ont les fesses rouges et irritées ? C’est fort probable que ce soit un érythème fessier. Cette inflammation de la peau, aussi appelée dermite du siège, est en
effet très courante chez les enfants de moins de 2 ans. S’il existe des cas de surinfection par un microbe ou champignon, les « fesses rouges » sont la plupart du temps de simples
irritations, qui se soignent facilement. Comment prévenir l’érythème fessier ? Le traiter ? Le point avec le Dr Patricia Cormuau pédiatre libéral et en crèche.
Qu’est-ce qui peut
provoquer un érythème fessier ?
La peau des bébés est bien plus fine et fragile que celle des adultes. Aussi, le contact répété avec les couches, les selles et l’urine peut entraîner une irritation du siège, des organes
génitaux et de l’intérieur des cuisses. Lorsque que les selles sont acides, en cas de diarrhée, prise d’antibiotiques, poussées dentaires, traitements au long cours (ex : traitement anti reflux),
il est également très fréquent de voir apparaître un érythème fessier. Parmi les autres causes possibles, citons l’utilisation de produits inadaptés et/ou un excès de soins.
Comment prévenir
l’érythème fessier ?
La première règle est de changer régulièrement la couche de l’enfant. Ensuite, il faut maintenir une bonne hydratation. Pour cela, il est recommandé d’utiliser du liniment oléo-calcaire, lors du
change. Le liniment va maintenir un film protecteur sur la peau, qui sera efficace sur le long terme. Préférez le coton au gant de toilette pour l’appliquer. Si l’hydratation ne doit pas être
négligée, en parallèle, il convient de ne pas pousser l’hygiène à son paroxysme. En pratique, on privilégie des soins de nettoyage doux avant de sécher soigneusement les parties du corps
recouvertes par les couches. Et les lingettes ? Aujourd’hui, la plupart sont hypoallergéniques. Elles sont donc moins agressives pour les fesses du bébé. Toutefois, il est préférable de ne les
utiliser qu’en dépannage. Quant aux crèmes de change qui forment un écran et empêchent la peau d’être imprégnée par les urines et les matières fécales, elles peuvent être utiles en période de
selles molles, toujours dans l’idée de prévenir l’apparition d’une dermite du siège.
Comment soigner un
érythème fessier ?
La plupart des changes complets sont imprégnés de lotion. Or, dès que la peau est agressée, les lotions vont entretenir l’érythème. Aussi, dès son apparition, il est souhaitable d'isoler les
fesses de l’enfant par rapport à la couche. Pour cela, il est possible d’utiliser des bandes de coton (style cotocouche) que l’on trouve en pharmacie. Elles se mettent entre la couche et la peau
du bébé. A chaque selle ou urine, il faut la changer car elles ne sont pas aussi absorbantes qu’une couche classique. Pour les soins du siège, un peu d’eau sur du coton suffira. Et, en période
d’érythème, on proscrit les lingettes. Dans le cas où la dermite du siège prend un aspect
surinfecté (pustules…), il est nécessaire d’utiliser un désinfectant et une crème. On tamponne avec un antiseptique, ensuite, on met une crème protectrice isolante de type « pâte à l’eau
». Si l’érythème est important, ne pas hésiter à mettre une couche épaisse et à la renouveler à chaque change. A la place des pâtes à l’eau, on peut utiliser des crèmes cicatrisantes. Comme
elles sont plus légères, il faut en mettre plus souvent.
Cela peut-être compliqué, mais de petites périodes sans couches sont également efficaces.
En moins d’une semaine, l’érythème devrait être guéri. Si au bout de 5-6 jours, il n’y a toujours pas d’amélioration, les parents devront consulter un médecin car soit les produits utilisés ne
conviennent pas, soit la surinfection bactérienne ou mycosique nécessite un traitement spécifique.